Dans la capitale Kinshasa, c’est fréquent pour les kinois de profiter malhonnêtement de la peine des autres. En ce temps de difficulté d’approvisionnement en essence dans les stations services en raison du rationnement du stock, les pompistes font des pactes gagnant gagnant pour eux et les « Kadhafi », nom communément donné aux revendeurs artisanaux d’essence. Cela au grand dam des propriétaires de véhicules de transport et personnels.
Les véhicules et motos qui forment des files d’attente dans les stations services dès les premières heures du matin assistent impuissants aux défilés des « Kadhafi » qui sont facilement servis, en leur défaveur. Pourquoi ? Parce ces revendeurs paient un surplus aux pompistes par bidon. Pour un bidon de 25 litres, ils donnent entre 5,000 et 6,000 francs congolais de pourboire.
A leur tour, ils revendent 1 litre d’essence entre 5,000 et 7,000 francs. Depuis le début de la semaine, il fait beau d’être un « Kadhafi » à Kinshasa.
Selon le témoignage d’un motard taxi, la situation est certes difficile, mais les pompistes font exprès de ne pas vendre d’essence aux véhicules. Ils préfèrent vendre 50 ou 100 litres à un « Kadhafi » que de vendre 5-10 litres à un véhicule.
« Ce qu’ils font, c’est de la mauvaise foi. Mais ce n’est pas grave. C’est l’usager du transport en commun qui va payer le prix le plus fort. La course qui coûtait 2,000 francs sera désormais à 4,500 francs », dit un motard taxi, après avoir obtenu 5 litres d’essence auprès d’un « Kadhafi » au prix de 5,000 francs le litre.
Eddy Kazadi
